EN BREF
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À partir du 1er janvier 2024, le CNC met en place des aides « éco-conditionnalisées » pour le cinéma et l’audiovisuel, visant à encourager une transition écologique dans le secteur. Cette mesure exige des productions qu’elles estiment et analysent leurs émissions de CO2 à travers des bilans carbone, tant prévisionnels que définitifs. L’objectif est de sensibiliser les professionnels aux impacts environnementaux de leurs activités, sans imposer de résultats stricts. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large d’identification des pratiques durables, tout en s’inspirant d’acteurs déjà engagés dans des pratiques écoresponsables.
À partir du 1er janvier 2024, le Centre National du Cinéma (CNC) prend des mesures significatives pour réduire l’empreinte écologique de l’industrie cinématographique en introduisant des aides « éco-conditionnalisées ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une volonté plus large d’encourager la transition écologique au sein du secteur, mettant en lumière l’impact environnemental du cinéma et de l’audiovisuel. Le CNC conditionnera l’octroi de ses aides à la réalisation de bilans carbone, destinés à sensibiliser les professionnels aux enjeux climatiques et à les inciter à intégrer des pratiques plus durables dans leurs productions.
Une initiative répondant à un besoin urgent
Le secteur du cinéma et de l’audiovisuel est souvent perçu comme un domaine créatif, éloigné des considérations industrielles et environnementales. Pourtant, une étude de Ecoprod a révélé en 2020 que cette industrie génère pas moins de 1,7 million de tonnes de CO2 chaque année, ce qui équivaut aux émissions d’une ville de 180 000 habitants. Cette réalité souligne le besoin crucial de revoir nos pratiques afin de s’aligner avec les objectifs de décarbonation de la société.
Le Plan Action! du CNC : vers une politique écologique
En 2021, le CNC a amorcé cette mutation avec son Plan Action !, un ensemble d’initiatives visant à structurer une politique publique favorable à la transition écologique. Avec l’annonce de l’éco-conditionnalité en 2022, le CNC a clairement affiché son intention d’inciter les productions à évaluer et à réduire leur impact environnemental, à travers l’évaluation de leurs émissions de CO2.
Comprendre l’éco-conditionnalité
L’éco-conditionnalité, qui entre en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024, implique que toute production désirant bénéficier des aides financières du CNC devra réaliser des bilans carbone, comprenant une évaluation prévisionnelle et une évaluation définitive. Cette approche vise à intégrer une démarche proactive de sensibilisation des acteurs de l’industrie par rapport à leurs choix de production et leur impact environnemental.
Les acteurs du cinéma face à leurs empreintes
Une majeure partie des émissions des productions cinématographiques provient des activités de streaming, mais le processus de tournage lui-même génère un impact considérable. Les dépenses liées à l’énergie – que ce soit pour le transport, l’éclairage, la construction de décors, ou encore la gestion des déchets – varient d’un projet à l’autre. Ainsi, un court-métrage tourné dans un cadre naturel peu modifié pourra avoir une empreinte carbone bien moins élevée qu’une mégaproduction avec des effets spéciaux complexes et des besoins énergétiques élevés.
Les implications pratiques des bilans carbone
Les productions devront évaluer de manière rigoureuse leurs impacts avant et après tournage. Ce double bilan constitue une démarche à la fois informative et formatrice pour les équipes : en prenant conscience de leur empreinte, elles seront davantage motivées à modifier leurs habitudes et à imaginer des solutions alternatives plus respectueuses de l’environnement.
Vers un cinéma respectueux de l’environnement
Bien que cette mesure ne crée pas de seuils obligatoires à respecter, elle invite les cinéastes à innover pour réduire leur impact carbone. Le CNC adopte ici une vision d’accompagnement et de pédagogie, visant non seulement à sensibiliser les créateurs, mais aussi à identifier les postes de consommation énergétique à problématiques et à renforcer le dialogue autour de l’éco-production.
Des initiatives déjà en place
De nombreux professionnels en place dans l’industrie ont déjà opté pour des démarches écoresponsables. L’association Ecoprod, fondée en 2009, et d’autres groupes similaires, travaillent activement à l’équipement des productions avec des outils et des ressources permettant d’implémenter des pratiques de développement durable.
Un cadre pratique mis en place par le CNC
En 2024, toutes les demandes d’aides du CNC seront associées à ces bilans carbone, prévues pour décrire les impacts des projets tout au long de leur cycle de vie. Cela inclut des aspects pratiques, tels que l’optimisation des transports, la réduction des déchets, et l’utilisation d’énergies renouvelables. Un certain nombre d’outils ont été développés pour faciliter cette transition, et le CNC a homologué deux de ces dispositifs, permettant d’évaluer et de calculer l’empreinte carbone des productions.
Les outils de calcul des œuvres
Ces outils permettront aux professionnels du secteur d’accéder à des données précises sur les émissions liées à leur production, en rendant le processus de calcul des bilans carbone plus accessible. Les acteurs de l’industrie pourront ainsi mieux comprendre et gérer les implications de leurs choix, les incitant à poursuivre des stratégies de réduction de leur impact écologique.
Le cinéma en phase avec son temps
À travers l’éco-conditionnalité, le CNC ne souhaite pas seulement imposer des procédures, mais également favoriser une éducation à l’environnement. Les producteurs prennent conscience des enjeux qu’implique leur travail et s’inspirent d’initiatives d’autres acteurs, comme l’agence Secoya, qui a accompagné plus de 70 productions dans l’élaboration de stratégies écoresponsables.
Une occasion de renouveler les récits
Cet effort pour un cinéma écoresponsable s’accompagne également d’une évolution des contenus proposés. De plus en plus de productions intègrent des thématiques liées à l’écologie, contribuant à éveiller les consciences du grand public. La projection de récits qui ancrent les questions environnementales dans une narration riche et engageante devient une nécessité pour le secteur, fondamentalement lié à notre quotidien.
Un bilan carbone : outil essentiel de la transition
La mise en place de bilans carbone ne s’avère pas uniquement une contrainte, mais représente un véritable levier pour les productions. Cela permet d’établir un diagnostic sur l’expérience et les pratiques, et d’identifier ce qui peut être rendu plus efficace. En encourageant des discussions autour de l’impact de chaque décision prise sur un plateau de tournage, le CNC forge un lien plus étroit entre le cinéma et les réalités écologiques contemporaines.
L’importance de la sensibilisation
Les acteurs de l’industrie doivent être conscients que leurs choix peuvent influencer les comportements de leur public. En prenant position sur ces enjeux, ils ont l’opportunité d’engendrer une prise de conscience collective autour des enjeux climatiques, notamment à travers des supports audiovisuels qui interrogent notre rapport à la nature et à l’environnement.
Conclusion : le cinéma à l’aube d’une nouvelle ère
La transition vers une industrie audiovisuelle durable ne se fera pas en un jour, mais les démarches entamées par le CNC et les acteurs de la filière sont prometteuses. En intégrant des objectifs écologiques aux pratiques de production, le cinéma fait un pas essentiel vers le futur, redéfinissant ses responsabilités face aux enjeux de notre monde.
Témoignages sur l’écoresponsabilité dans le cinéma
« En tant que directeur de production, je suis ravi de voir l’introduction des aides éco-conditionnalisées par le CNC. Cela pousse notre secteur à prendre conscience de notre empreinte carbone et à réfléchir sur la manière dont nous pouvons réduire notre impact sur l’environnement. Cela représente une vraie opportunité pour réfléchir à nos pratiques et encourager une production plus verte. »
« Nous avons récemment achevé un projet en intégrant des observations liées à notre bilan carbone. Avec les nouvelles règles du CNC, nous avons pris cela encore plus au sérieux. Cela nous a permis non seulement de sensibiliser notre équipe, mais aussi d’influer positivement sur nos choix de décors et de transport. L’écoresponsabilité devrait devenir la norme dans notre domaine. »
« Je pense que la démarche initiée par le CNC est essentielle pour changer les mentalités au sein du secteur. L’évaluation de notre production à travers un bilan carbone nous oblige à repenser de nombreux aspects techniques. Au-delà de l’aspect obligatoire, c’est un véritable levier pour améliorer notre efficacité énergétique et notre impact global. »
« En tant qu’écrivain et scénariste, je me sens encouragé à aborder des thèmes environnementaux dans mes histoires. Avec ces nouvelles aides écoresponsables, je crois que ça peut aussi inciter d’autres créateurs à choisir des récits qui sensibilisent davantage le public sur les enjeux climatiques. Le rôle du cinéma ne se limite pas à distraire, il peut aussi éduquer. »
« La mise en place de ces aides incite les professionnels à collaborer. Je vois des équipes créatives de toute sorte unir leurs efforts pour concevoir des productions qui ne sont pas seulement artistiques, mais aussi respectueuses de notre planète. C’est excitant d’être au cœur d’un changement aussi significatif dans notre industrie. »